Lédia Qatipi
Introduction : L'immunisation est le processus par lequel un individu devient insensible ou imperméable à une infection infectieuse, généralement par la production d'un anticorps. Les vaccins stimulent le système immunitaire de l'organisme pour protéger l'individu contre une infection ou une maladie qui en résulte.
La vaccination est un outil éprouvé pour contrôler et éliminer les infections infectieuses dangereuses et on estime qu'elle permet d'éviter entre 2 et 3 millions de décès chaque année. C'est l'un des investissements en matière de santé les plus rentables sur le plan financier, avec des systèmes éprouvés qui le rendent accessible même aux populations les plus difficiles à atteindre et les plus démunies. Elle a clairement caractérisé les groupes cibles ; elle peut être transmise efficacement par des exercices de vaccination ; et la vaccination ne nécessite aucun changement important du mode de vie. L'immunité est le moyen utilisé par le corps pour prévenir les maladies. Lorsque votre enfant est conçu, son système immunitaire n'est pas complètement développé, ce qui peut l'exposer à un risque plus élevé de maladies. Les vaccins réduisent le risque d'infection de votre enfant en agissant avec les défenses naturelles de son corps pour aider à créer en toute sécurité une immunité aux maladies.
Contexte : Dans notre pays, les taux de vaccination ont régressé ces dernières années, passant de 94 % en 2008-2009 à 75 % en 2017-2018, selon l’enquête démographique et de santé de l’Albanie 2017-2018. Cette baisse des taux de vaccination a conduit aux épidémies de rougeole que nous avons observées au cours de la dernière décennie. Le phénomène de « l’hésitation à se faire vacciner » devient une préoccupation dans notre pays et contribue grandement à la baisse des taux de vaccination.
Objectifs : Nous avons l'intention de découvrir quelles sont les principales préoccupations des parents qui vaccinent leurs enfants. Un autre objectif est d'explorer les raisons pour lesquelles les parents retardent ou refusent la vaccination de leurs enfants au cours des 5 premières années de vie. Enfin, nous voulons trouver des préoccupations communes entre les parents qui vaccinent et ceux qui retardent ou refusent de le faire. Conception et méthodes de l'étude : Des questionnaires confidentiels anonymes ont été distribués à 1206 parents aléatoires dans des centres de santé publics et privés dans toute l'Albanie d'octobre à décembre 2018. Les parents ont exprimé leurs inquiétudes concernant les vaccins reçus par les enfants de 0 à 5 ans selon le calendrier de vaccination albanais.
Résultats : Notre analyse statistique a permis de conclure que 95,19 % (1148) des parents ont des inquiétudes concernant la sécurité, la confiance, les effets secondaires et la source d’approvisionnement en vaccins. 38 % (403) des parents qui vaccinent leurs enfants s’inquiètent du fait qu’ils reçoivent « trop de vaccins en même temps ». Presque tous, 34 % (357), malgré leurs inquiétudes, vaccinent leurs enfants parce que « le pédiatre le leur a conseillé » et/ou « les vaccinations sont obligatoires pour les admissions à la garderie/à l’école ». En ce qui concerne les parents qui retardent ou refusent la vaccination, 58 % d’entre eux étaient préoccupés par l’autisme (p-value = 5,94e-79 < 0,05). Français Les résultats montrent que 44,04 % (48) des parents qui retardent ou refusent la vaccination prennent cette décision en se basant sur une seule des préoccupations suivantes : « Les vaccins ne sont pas sûrs » (valeur p calculée du Chi carré = 8,47e-20 < 0,05), « Je n'ai pas confiance dans les vaccins en général » (valeur p = 1,98e-15 < 0,05), « Trop de vaccins administrés en même temps » (valeur p = 0,003), « J'ai besoin de plus de données » (estime de p = 1,51e-07 < 0,05). Une autre nouvelle préoccupation importante que nous avons trouvée statistiquement significative est « Je n'ai pas confiance dans l'efficacité des vaccins d'État » (15,38 %), valeur p calculée du Chi carré = 4,42e-05 < 0,05.
Conclusions : Il existe des preuves significatives que les inquiétudes des parents sont réelles et que nous, professionnels de la santé, devons répondre à ces inquiétudes et prendre des mesures pour les améliorer. Nous pensons que si les parents sont convaincus de la bonne qualité des vaccins administrés par l’État, ils seront plus enclins à vacciner leurs enfants à temps et, à terme, à réduire les épidémies de rougeole et d’autres maladies infectieuses dans notre région. Nous pouvons résoudre le problème du « trop grand nombre de vaccins administrés en même temps » en créant un nouveau calendrier de vaccination qui nécessite l’administration d’un nombre réduit de vaccins en une seule fois. Cette approche aidera les parents à vacciner volontairement leurs enfants, et non pas parce qu’ils sont « obligatoires par la loi ». Il est important d’investir pour leur donner plus d’informations sur la qualité et la sécurité des vaccins, afin qu’ils comprennent pourquoi le RRO ne provoque pas l’autisme. Il est surtout crucial de résoudre leurs problèmes de confiance et leurs préoccupations en matière de sécurité. Cette tâche nécessitera davantage de recherche et de collaboration entre les professionnels de la santé et les sociétés pharmaceutiques pour améliorer la qualité des vaccins.