Narendra Kumar Chopra
Objectif : Cette étude a été réalisée pour déterminer la prévalence de l'atteinte cardiaque dans la dengue chez les patients présentés dans notre hôpital et pour déterminer la corrélation entre les manifestations cardiaques et les signes avant-coureurs et la dengue hémorragique sévère/syndrome de choc de la dengue (DHF/DSS).
Méthodes : L'étude descriptive d'un an a été réalisée à la Shanti Infectious Diseases Clinic et au Metro Hospital and Research Institute de Vadodara, Gujarat, Inde. Deux cents patients âgés de 14 ans ou plus avec une sérologie positive pour la dengue ont été interrogés et examinés. Un ECG a été réalisé pour tous les patients et certains patients ont subi une évaluation échocardiographique et un test de troponine. Les données ont été analysées à l'aide d'un test de signification statistique. Résultats : Soixante-six patients (33 %) présentaient des signes avant-coureurs, 116 patients présentaient l'un ou l'autre signe avant-coureur et 71 patients (35,5 %) présentaient une fièvre hémorragique sévère de la dengue/un syndrome de choc de la dengue. La fréquence cardiaque minimale était de 34 battements/minute. Les anomalies cardiaques les plus courantes observées étaient des anomalies du rythme, la plus courante étant une bradycardie sinusale trouvée chez 66 patients (33 %) et 45 patients (22,5 %) présentant un bloc auriculo-ventriculaire. À l'échocardiographie, la fraction d'éjection moyenne était de 47,05 (3,8 %). Français Chez 71 patients atteints du syndrome de choc de la dengue, la fraction d'éjection moyenne était de 39,63 %, 57 patients (28,5 %) présentaient une myocardite avec une fraction d'éjection inférieure à 35 % et une hypokinésie globale. L'échocardiographie a été répétée chez ces 71 patients après le traitement et trois semaines de suivi et la fraction d'éjection était de 50 % et l'hypokinésie globale s'est également améliorée et les modifications de l'ECG sont revenues à la normale après trois semaines de suivi. Ainsi, une atteinte cardiaque réversible aiguë a été observée dans le syndrome de choc de la dengue chez 71 patients (35,5 %) et elle pourrait être responsable de l'hypotension/du choc observés dans ces cas. D'autres études sont nécessaires pour établir le mécanisme pathogénique du dysfonctionnement cardiaque dans le syndrome de choc de la dengue. Il y avait une corrélation statistiquement significative entre les manifestations cardiaques et tous les signes avant-coureurs à l'exception des vomissements persistants. 71 patients (35,5 %) atteints du syndrome de choc de la dengue présentaient des saignements des muqueuses, une accumulation de liquide, une détresse respiratoire, une bradycardie avec hypotension, ce qui a montré une corrélation significative avec les manifestations cardiaques. Une manifestation cardiaque sous forme de myocardite a été observée chez 57 patients (28,5 %) avec une corrélation positive avec la gravité de la dengue définie selon les critères de l'OMS.
Conclusions : La manifestation cardiaque la plus fréquente était des anomalies transitoires du rythme, dont une bradycardie sinusale observée chez 66 patients (33 %), 45 patients (22,5 %) avaient un bloc auriculo-ventriculaire et 71 patients (35,5 %) souffraient de dengue hémorragique/syndrome de choc dengue, dont 47 patients (35,5 %) souffraient de myocardite. Les patients atteints de dengue présentent un risque élevé de développer une myocardite et des troubles du rythme et nécessitent donc une surveillance étroite.
Remarque : Ce travail a été présenté lors de la 8e édition de la Conférence internationale sur les maladies infectieuses, du 7 au 8 juin 2018, à Londres, au Royaume-Uni.