Ghassen Kharroubi
En Tunisie, le virus de l'hépatite A (VHA) représente un problème de santé publique. En raison des progrès réalisés en matière d'assainissement et des conditions socio-économiques, l'épidémiologie du VHA a montré des changements dynamiques au cours des dernières années. Cette étude visait à étudier la séroprévalence actuelle des anticorps anti-VHA (anti-VHA) parmi les habitants de Thala, un milieu rural du centre-ouest de la Tunisie, afin de déterminer la séroprévalence spécifique à l'âge de l'infection par le VHA et de la co-infection par les virus de l'hépatite C et B. Au total, 1379 sujets (âge moyen : 25,0 ± 17,3 ans, 555 hommes/824 femmes) ont été recrutés entre janvier et juin 2014. La population étudiée comprenait 95 individus précédemment connus comme positifs pour l'hépatite C. Des échantillons de sérum ont été collectés et examinés pour la détection d'IgG anti-VHA, d'HBsAg et d'HBcAb par test Elisa. La séroprévalence globale anti-VHA était d'environ 84,7 %. Français Il n'y avait pas de différence statistiquement significative entre les hommes et les femmes. Sur les 1379 individus testés, 219 étaient positifs pour HBcAb et 67 étaient positifs pour HBsAg. Les IgG anti-VHA étaient positives chez 80,6% des patients HBsAg positifs (54 sur 67), 81,3% des patients HBcAb positifs (178 sur 219) et chez 95,8% des patients VHC positifs (91 sur 95). L'infection par VHB et l'infection par VHC étaient statistiquement associées à un risque plus élevé d'anticorps anti-VHA positifs (p< 0,001). Notre étude a révélé que Thala représente un niveau d'endémicité intermédiaire et que l'introduction de la vaccination contre le VHA dans cette région est recommandée, en particulier pour les personnes infectées par l'hépatite B ou C séronégatives pour le VHA.