Minet Tesfai Hadish, Jing Mao, Guilan Gong, Berhe Tesfai Hadish et Eyasu Habte Tesfamariam
Contexte : Le Cameroun et le Gabon figurent parmi les pays d’Afrique centrale et occidentale où la prévalence du VIH/SIDA est la plus élevée, avec une épidémie de VIH persistante. La propagation du VIH parmi les jeunes du Gabon et du Cameroun serait due aux rapports hétérosexuels à risque. Cependant, aucune recherche n’a été menée pour étudier les facteurs prédictifs des comportements sexuels à risque chez les jeunes de ces deux pays. Par conséquent, l’objectif de cette étude était d’étudier les facteurs prédictifs des comportements sexuels à haut risque chez les jeunes de 15 à 24 ans du Gabon et du Cameroun.
Méthodes : Cette étude a utilisé des ensembles de données représentatifs au niveau national provenant des Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS) du Cameroun (2011) et du Gabon (2012). Les variables de l'étude : rapports sexuels hors conjoint, partenariats sexuels multiples et rapports sexuels rémunérés ont été gérées sur la base de données des indicateurs d'enquête sur le VIH/SIDA des outils en ligne MEASURE DHS. Au total, 14 880 jeunes, dont 9 511 (63,91 %) du Cameroun et 5 369 (36,08 %) du Gabon ont été sélectionnés selon la probabilité proportionnelle à la taille. SPSS version 22 a été utilisé pour exécuter une régression logistique multivariée binaire.
Résultats : Parmi tous les répondants, 67,9 % des jeunes Camerounais et 81,0 % des jeunes Gabonais avaient des antécédents de rapports sexuels avant l'enquête. Malgré la différence selon le sexe, 17,4 % des jeunes Camerounais et 21,3 % des jeunes Gabonais avaient eu des partenaires sexuels multiples. De même, 33,9 % des jeunes Camerounais et 57,3 % des jeunes Gabonais ont déclaré avoir eu des rapports sexuels hors conjoint. Lors de l'analyse multivariée, l'âge, le lieu de résidence, le niveau d'éducation, la religion, l'état matrimonial, l'indice de richesse, la profession, les connaissances approfondies et l'attitude des répondants étaient significativement associés aux rapports sexuels hors conjoint, aux partenariats multiples et aux rapports sexuels tarifés. En comparant selon le sexe, les hommes étaient plus susceptibles d'avoir des comportements sexuels à haut risque que leurs homologues féminines dans les deux pays.
Conclusion : La présente étude indique que les jeunes présentent un risque élevé de contracter le VIH. Par conséquent, il est essentiel de concevoir un plan stratégique axé sur le comportement sexuel des jeunes et d’étudier leur comportement d’autoprotection et de recherche de santé.