Andrea Nicolini et Paola Ferrari
Agrégats protéiques insolubles et inactifs connus L'hormonothérapie est conseillée chez les patientes atteintes d'un cancer du sein métastatique ER+ en raison de son efficacité concomitante à une faible toxicité ; cependant, chez la plupart des patientes, l'apparition d'une résistance est un obstacle à surmonter encore mal compris. Chez ces patientes, en période de bénéfice clinique (BC) des anti-œstrogènes conventionnels, l'ajout de cycles d'immunothérapie séquentielle pourrait prolonger le bénéfice et retarder l'apparition d'une résistance hormonale acquise. Afin de valider cette hypothèse, nous avons démarré en 1992 un essai clinique exploratoire ouvert. Quarante-deux de ces patientes en BC pendant le traitement de sauvetage anti-œstrogène de première ligne ont également reçu de l'interféron bêta (INF-bêta) 3 000 000 UI im/jour 3 jours/semaine pendant 1 à 4 semaines puis successivement de l'interleukine-2 recombinante (IL-2) 3 000 000 UI sc/jour 3 jours/semaine pendant 5 à 8 semaines jusqu'à progression. Le cycle d'immunothérapie a duré 10 semaines et la patiente a continué à prendre des anti-œstrogènes seuls pendant 9 à 10 semaines, la 11e semaine étant la première semaine du cycle suivant. À chaque visite de contrôle, des examens de laboratoire de routine et des mesures sériques d'un panel de marqueurs tumoraux (TM) CEA, TPA, CA15.3 ont été effectués, et une évaluation immunologique a été réalisée (lymphocytes totaux, CD4+, CD8+, cellules NK, T-reg, IL-6, IL-10, IL-12, TNFa, TGFbeta1 et IFNgamma). L'ajout de la séquence INF-beta-IL-2 a significativement prolongé le bénéfice clinique et la survie globale des anti-œstrogènes conventionnels. Au cours de la CB, par opposition à la progression, une stimulation immunitaire significative a été observée. Au cours de la CB, une diminution significative de CEA, TPA, CA15.3 s'est également produite 24 à 72 h après l'administration d'interleukine-2. Au cours de la progression, une augmentation significative du CEA et des trois marqueurs (valeurs standardisées) a été constatée 24 à 72 heures après l'administration d'interleukine-2. Chez les patients ayant survécu moins de cinq ans, l'augmentation des cellules Treg s'est produite à un intervalle de temps significativement plus court que chez ceux ayant survécu plus de cinq ans (20 contre 45,5 mois, respectivement ; P = 0,001). Pour confirmer davantage ces résultats prometteurs, un essai prospectif multicentrique de phase II va être lancé par l'Institut du Centre du Cancer de Toscane en Italie.
Remarque : Ce travail a été présenté lors d'un événement conjoint lors de la 22e édition de la Conférence internationale sur l'immunologie et l'évolution des maladies infectieuses et de la 12e édition de la Conférence internationale sur l'ingénierie tissulaire et la médecine régénérative du 10 au 11 mai 2018 à Francfort, en Allemagne.